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Chaitén et son impressionnant Parc Pumalín

Le 30 janvier 2018

Les petites infos en +:

Puerto Montt - Chaitén : 17.500P / personne en bateau ou 20.000P en bus (avec 4h de ferry)

Agence « Natour » dans un bus aménagé: donne tout plein d’infos même si on ne prend pas de tour avec eux, en plus le chocolat chaud servi dans leur bar est excellent.

Pour aller dans le Parc Pumallin (entrée gratuite): tous les jours de la semaine un bus part à 9h30 vers le Nord. 2.000P / personne. Pour le retour des bus arrivent de Puerto Montt jusqu’à 18h environ, si vous êtes sur la route, ils s’arrêteront pour vous prendre (même prix).
Si c’est le week-end, comme nous, des bus partent vers Puerto Montt, demandez les horaires la veille face à la Copec, c’est toujours 2.000P.  
Sinon, la bonne vieille technique du pouce en l’air…
Dans le parc, possibilité de camper (6.000P/personne), vous payer si un garde passe.

Repartir de Chaitén:
En temps normal, la Carretera Austral n’est pas coupée, vous pouvez continuer vers le Sud jusqu’à La Junta.
Si, comme nous, la route est coupée (avant La Junta), la seule solution pour continuer vers le Sud est de prendre un bateau: directement pour Puerto Raúl Marin en espérant trouver un moyen de rejoindre la Junta à 70km ou bien prendre un bateau qui fait escale au Sud de Chiloé avant d’aller à Puerto Chacabuco où des navettes attendent pour Coihayque.

Une nuit de transport… mais cette fois sur un bateau où on a presque pu s’allonger, grand luxe! C’est le temps qu’il nous a fallu pour arriver à Chaitén depuis Puerto Montt. Nous débarquons au petit matin ce vendredi 12 janvier, dans cette ville encore endormie. Nous arrivons dans le camping qu’on a repéré où tout le monde n’est pas franchement réveillé. On peut s’y installer quand on veut, mais avant ça, on part dans la ville à la recherche d’un petit déjeuner et surtout d’infos pour aller dans le Parc Pumalín, à quelques kilomètres d’ici.

On commence notre découverte de cette ville, un peu étrange, qui est en pleine reconstruction. Il faut qu’on raconte un peu son histoire récente. Chaitén a connu une éruption volcanique il y a exactement 10 ans. Alors que tout le monde était tranquillement chez lui un soir de mai 2008, des cendres ont commencé à recouvrir la ville. Heureusement, tout le monde a pu s’enfuir par la mer et il n’y a eu aucune victime. Mais la ville a été divisée en deux par les cendres qui ont détourné la rivière. Un sinistre qui a même coupée du monde Chaitén, pendant de nombreuses années. Le gouvernement avait d’abord abandonné cet endroit puis au bout de quelques années a finalement décidé d’encourager la reconstruction de Chaitén, certainement que le superbe parc Pumalin, situé juste à côté, y est pour quelques chose. Pour couronner le tout, en ce moment, la Carretera Austral, la route qui descend la Patagonie chilienne est coupée plus au Sud à cause d’inondations. On peut le dire, on est perdu au fin fond du Chili!

Au final, on se sent un peu seuls au monde et c’est plutôt agréable. Le but de notre passage ici, je l’ai déjà dit, est la découverte du Parc Pumalin. Nous allons voir une première agence mais le gérant a vraiment l’air perché, on a du mal à lui faire confiance… Nous nous arrêtons finalement dans un bus aménagé en café-agence dans lequel le gérant est plein de bons conseils pour les randos dans le parc. En revanche, mauvaise nouvelle: on vient de rater le seul bus qui part en direction du parc, et il n’y en aura pas pendant le week-end, le service reprend lundi. Il faudra donc y aller en stop ou peut-être grimper dans un des bus qui part vers Puerto Montt, en espérant qu’il reste des places. Bref, c’est pas gagné.
Avant de penser à tout ça, nous partons à la recherche d’infos pour repartir de cet endroit dans quelques jours. Nous voulons aller vers le Sud, mais comme on l’a dit, la route est fermée: c’est bateau obligatoire. Deux solutions possibles: aller jusqu’à Puerto Raúl Marin d’où il nous faudra trouver un moyen de rejoindre la Carretera Austral, à 70Km de là, sachant qu’il n’y a pas de bus.

Autre solution, faire un détour par le Sud de Chiloé, y attendre 36h un nouveau ferry qui nous amènera à Puerto Chacabuco, où nous voulons aller. On se laisse jusqu’au lendemain pour y réfléchir…

En attendant, retour au camping pour s’installer. Comme l’espace n’est pas très grand, on a envie d’avoir une bonne place. Une fois nos affaires débalées, nous demandons conseil au propriétaire, Andrés, qui en connaît un rayon sur le parc. On ne va pas tout raconter ici, mais finalement, après le déjeuner et malgré l’heure, nous décidons de partir. Le temps s’est dégagé, ce serait dommage de perdre une journée. Nous partons donc en direction du parc et on se lance à faire du stop. Mais le peu de voitures qui passent ne semblent pas disposées à prendre qui que ce soit. Après quelques minutes, un bus passe et s’arrêt un peu plus loin pour prendre d’autres auto-stoppeurs. On se dit que ça fait quand même trop peu de temps qu’on attend, on ne monte pas. Mais après

de nouvelles longues minutes d’attente, un nouveau bus s’arrête, cette fois, on ne le laisse pas filer, on a quand même envie d’y arriver dans ce parc! C’est ce que nous faisons en milieu d’après-midi. Nous voici au départ d’un des chemins les plus fréquentés, celui qui mène au plus près du Volcan Chaitén, qui a détruit la ville il y a 10 ans. C’est parti pour un peu moins de deux heures de grimpette… Nous commençons notre marche au milieu d’un paysage assez étrange, très vert, avec des jeunes arbres qui redonnent des couleurs à cette forêt, mais au milieu on est frappé par le nombre d’arbres morts, calcinés, mais encore debout… PHOTO Au fil de la montée le paysage change progressivement et nous arrivons finalement sur un sommet totalement sec et qui fait face au volcan… qui fume encore!

C’est une vision vraiment impressionnante. Au pied de cette montagne fumante, une lagune que le soleil fait briller… il n’y a pas à dire, cet endroit est magnifique!
Après une longue séance photo, nous redescendons et c’est reparti pour une mission pouce en l’air. Mais comme à l’aller, les quelques voitures qui passent ne s’arrêtent pas et nous finissons par grimper dans le dernier bus qui arrive de Puerto Montt et qui passe devant le parc. De retour au camping, on ne fait pas long feu… après une rando et une nuit dans le bateau, on est ravi de pouvoir enfin s’allonger!

Samedi matin, on hésite à partir de Chaitén et aller directement camper dans le parc, mais on doit l’avouer, on est bien dans notre petit camping. Finalement, comme les départs des randos sont quand même éloignés des aires de camping, nous décidons de faire comme la veille, un aller-retour sur la journée. Et aujourd’hui, ce sera encore plus facile: nous partons avec un couple de Chiliens qui logent dans notre camping. Comme nous, ils veulent faire le chemin des « Cascadas Escondidas ».

Après une bonne cinquantaine de kilomètres, nous voici au départ de la rando. Très vite, nos compagnons nous laissent passer devant, on se retrouvera un peu plus tard. Une bonne heure de grimpette et nous voici aux bords des fameuses cascades… bon c’est pas les chutes du Niagara, mais c’est quand même très beau.

Sur la descente, nous retrouvons nos nouveaux amis qui ne sont pas encore arrivés au sommet. On se donne rendez-vous plus tard sur le parking. Ce qui nous laisse le temps de faire une dernière petite balade, celle qui s’appelle ici « El Camino de los Alerces ». Les Alerces sont en fait des conifères, typiques de la région: des « mélèzes » pour les connaisseurs. Il s’agit d’un tout petit circuit à travers la forêt, mais il parait que certains arbres ont plusieurs milliers d’années.
Après cette petite balade, nous retournons rapidement au parking de la première rando où nos compagnons terminent à peine leur almuerzo. Oui, il est plus de 17h et ils finissent de déjeuner, les horaires des repas sont très aléatoires ici!
Sur le chemin du retour, nous faisons une halte à la Playa Santa Barbara où on peut observer les dauphins. Mais pas de chance pour nous aujourd’hui, il semblerait qu’ils aient décidé de se cacher. De retour au camping, et après une bonne douche chaude, nous passons la soirée avec nos copains chiliens mais aussi Cécile, une française, Mick, un Américain et les propriétaires… on a bien mérité notre nuit de sommeil!

Les jolies Cascadas Escondidas

Dimanche, comme la veille, il n’y a toujours pas de bus pour nous conduire dans le parc. Il nous reste encore une rando à faire et on y tient: pour s’approcher du glacier Michimahuida. Personne dans le camping ne part vers le parc, en tout cas pas tout de suite. Nous décidons donc de retenter notre chance au bord de la route. Mais comme vendredi, pas de chance. La première voiture qui s’arrête est en fait un tour qui nous fait le même prix que les bus… vue notre chance on ne fait pas les difficiles surtout qu’il ne faut pas trainer, la rando est un peu longue.
Nous partons pour un peu plus de 24km… Heureusement ça ne monte pas trop, mais le plus compliqué ce sont toutes ces branches en travers du chemin. En quelques minutes, nous sommes plein de pollen et autres petites piques récoltées sur le chemin. Mais on ne vous a pas encore parlé de nos meilleurs amis… les taons! Oui, ces grosses mouches qui piquent, c’est la pleine saison ici, et elle nous nous tournent autour à nous rendre dingues. On s’adapte: on marche en faisant des moulinets avec nos bras pour les éloigner… un vrai bonheur.

Le chemin jusqu’au point de vue nous semble assez long. Tout le long des 12km, pas un un seul endroit à découvert, nous marchons tout le temps dans la forêt. Mais après près de 3 heures, enfin, il se dévoile au loin: le glacier Michimahuida!

On profite de la vue, avec en prime un beau soleil qui fait ressortir de belles couleurs et on aperçoit même une cascade au loin. Mais on ne peut pas trop trainer… n’oublions pas que nous n’avons pas de moyen de transport et que le retour jusqu’à Chaitén pourrait être assez long.

Nous sommes de retour au parking après 18h, ce qui veut dire qu’il n’y aura plus de bus qui arrive du Nord. Nous comptons donc sur notre bonne étoile… et après 24km de rando, nous commençons à marcher le long de la Carretera Austral en direction de Chaiten. Une, deux, trois, quatre voitures… en 30 minutes! Et aucune ne s’est arrêtée. Pas de panique… ça va aller. Enfin, après une heure d’attente, un pick-up s’arrête. Pas un mot du conducteur ni de sa femme, pas un sourire non plus, juste un signe pour nous faire comprendre qu’on peut grimper à l’arrière. Arrivés à Chaitén, nous n’aurons pas droit à un petit sourire. Le conducteur s’est arrêté sur la place principale et nous a

déposés là. On a essayé de comprendre son comportement, on a toujours pas saisi. Toujours est-il qu’il nous a raccompagnés et c’est le principal. Comme les jours précédents, nous passons une petite soirée sympa avec nos copains du camping mais pas trop longue la soirée… il fait sacrément frais ici!

Lundi, c’est notre dernière journée ici, dans cette ville à l’ambiance si particulière. Entre les lessives et une bonne cession de travail sur le site (enfin, le Pérou est envoyé!), nous faisons une dernière balade dans la ville et les alentours, le tout sous le soleil! On se promène le long de la rivière qui a été déviée par l’éruption, on découvre aussi des maisons qui n’ont pas été réparée et qui sont encore au milieu des cendres. Une dernière journée bien calme donc avant de quitter cet endroit mardi matin… Premier bateau en direction de Quellón, au sud de l’île de Chiloé.

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