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Vers le Triangle d'Or...

Le 21 mai 2017

Ce mercredi 26 avril, c’est reparti pour un tour de moto, ça nous avait presque manqué! On dit moto, mais cette fois, nous partons sur un scooter… ce n’est pas la même puissance (surtout dans les montées). Nous nous élançons vers le fameux Triangle d’Or, à cheval entre la Thaïlande, le Laos et la Birmanie. Une région qui s’est surtout fait connaitre pour la culture de l’opium, dans les années 70, la plupart de la production mondiale venait de là.

Après avoir pris un dernier repas dans notre petite gargote, nous partons vers la première étape de la boucle: Mae Salong. Dès les premiers kilomètres, on sent le changement avec les routes lao ou viet… elles sont goudronnées et sans aucun trou! Du coup, on avance assez vite et les kilomètres défilent. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous quittons la route principale et nous commençons à nous enfoncer dans la montagne. La route est toujours aussi bonne et nous commençons petit à petit à prendre de la hauteur, et donc de la fraicheur! Ce qui nous fait du bien, il faut l’avouer. Nous traversons beaucoup de cultures en terrasses et après à peine deux heures de route, nous arrivons à Mae Salong. Nous faisons un premier arrêt à une pagode perchée sur une colline à l’entrée de la ville.

Mae Salong, qui s'étend le long de la route

Et puis nous cherchons une guesthouse pour la nuit, ce sera le plus vieil établissement de la ville, qui date de 1970.Tout vient d’être rénové, les chambres ont gardé leur charme en bois, mais c’est franchement propre et pour ne rien gâcher, le propriétaire parle un parfait anglais!

 

Une fois libérés de nos sacs, nous repartons à la découverte de la ville (qui n’a rien de palpitant). Nous nous arrêtons voir la tombe d’un général, gardée par un soldat. Il nous explique avec les deux mots d’anglais qu’il connait que ce militaire était « very good, very good ». On apprendra plus tard qu’il s’agit du Général Tuan, qui menait une armée chinoise qui a fui le communisme dans son pays. Arrivés en Birmanie, où ils pensaient se réfugier, ces soldats ont été chassé. La Thaïlande les a acceptés à la condition qu’ils défendent la frontière face à l’envahisseur communiste… ce qu’ils ont fait. C’est pourquoi la région est très marquée par la culture chinoise, d’ailleurs on remarque que la population a des traits plus chinois que thaï.Nous terminons la journée en haut du temple Phra Boromathat Chedi, l’attraction touristique de la ville. Pour y arriver c’est une longue route qui grimpe à pic. D’ailleurs nous verrons pas mal de  Thaï monter à pied ou en vélo qui font leur sport. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons admirer le coucher de soleil sur un point de vue où un couple pose en tenue traditionnelle pour leur album de mariage. Parce qu’ici, comme dans beaucoup de pays, on ne fait pas les photos officielles le jour J.

Wat Phra Boromathat Chedi

Jeudi, nous savons que nous n’avons pas trop de route jusqu’à la prochaine étape. Nous en profitons pour enfin terminer les pages « Laos » sur notre site Internet.
En fin de matinée, nous nous élançons enfin. Le propriétaire de la guesthouse nous a expliqué comment aller jusqu’à Ban Thoet Thai, le village était la base arrière de l’armée clandestine du Général Khun Sa, surnommé le Roi de l’opium. Vous l’aurez compris, c’était lui le boss de la culture de l’opium dans toute la région du Triangle d’Or. Nous y arrivons sans difficulté après une petite heure de route à travers de superbes paysages verdoyants.

Le village est en contre-bas de cette fameuse base arrière d’où l’armée pouvait surveiller tous les mouvements dans la vallée. Autant dire que l’immense trafic qui se passait ici était très bien protégé, bien organisé aussi quand on voit les installations de ce petit monde. Toute la région se consacrait exclusivement à la production de drogue, on peut dire que c’était carrément un état dans l’état.

Nous repartons ensuite en direction de Mae Sai. Sur la route, nous décidons de faire un détour par Doi Tung, c’est là que le roi et la reine on fait construire une résidence secondaire. Mais surtout c’est de cette ville que s’est organisée la lutte contre la culture du pavot. Sous l’impulsion de la reine mère, un grand programme a été lancé dans les années 90: cures de désintoxication, campagnes éducatives, aide financière pour de nouvelles cultures… en quelques années la ville et au-delà toute la région ont pu se relever et tourner la page du trafic de l’opium.Tout ça nous l’apprenons dans ce qu’on appelle ici « La Maison de l’Inspiration ». Il s’agit d’un petit musée (gratuit) à la gloire

de la famille royale. Leur histoire mais surtout leurs actions pour la région y sont racontés, et on commence à comprendre pourquoi la famille royale est vénérée ici… il semblerait bien qu’ils aient agi pour leurs sujets, tout au long de leur vie.

Les habitations des soldats de Khun Sa

Nous reprenons ensuite notre trajet, et nous choisissons de passer sur une route secondaire qui longe la frontière avec le Myanmar. C’est impressionnant, nous ne sommes qu’à quelques mètres de ce pays qui nous attend dans moins de deux semaines. Il y a même des barrages militaires tout le long de la frontière, pas évident a priori de passer d’un pays à l’autre. Nous arrivons enfin à Mae Sai en fin de journée, et nous choisissons un petit hôtel qui a des bungalows en bordure de rivière. Il s’agit de la frontière naturelle avec le Myanmar, en gros, le pays n’est qu’à deux brasses de nous…
Nous passons la soirée au marché de nuit de la ville et nous découvrons un plat excellent (et pas épicé), des pâtes de riz plates avec une sauce sucré-salé, le pad-siew… un délice!

Vendredi matin, après un petit déjeuner face à la Birmanie depuis la terrasse de notre guesthouse, nous reprenons la route pour s’enfoncer toujours plus dans le Triangle d’Or. Nous nous arrêtons juste avant Sob Ruak (LA ville où les trois pays sont visibles)pour visiter le « Hall of Opium », un musée tout récent construit sous l’impulsion de la reine mère dans le cadre du programme de réhabilitation de la région. On y apprend tout plein de choses sur la région mais aussi sur l’opium, les guerres que cette drogue a déclenchées entre la Chine et la Grande-Bretagne… et la France, l’annexion de Hong Kong, la chute des empereurs chinois… Bref, 3 heures de visite plus tard, nous remettons le nez dehors et enfin, après quelques kilomètres nous arrivons au fameux Triangle d’Or, le point où la Thailande, le Laos et le Myanmar se rejoignent.

Après une séance photo le long du Mékong, nous visitons aussi le temple qui fait face au fleuve. Et puis nous partons jusqu’à Chiang Saen, la ville la plus proche avec des hébergements abordables, parce qu’à Sob Ruak tout est hors de prix. Nous trouvons une chambre où nous passons le début de soirée à travailler en attendant que l’orage se calme. Nous profitons d’une petite éclaircie pour aller dîner dans le seul endroit un peu animé de la ville, le « 2be1 », ça ne s’invente pas.

Samedi matin, le beau temps (et la chaleur) sont de retour. Nous partons en milieu de matinée après avoir travaillé encore un peu sur nos photos. Direction d’abord le lac de la ville… bon pas exceptionnel! De retour à Chiang Saen, nous nous arrêtons le long des anciens remparts de la ville et dans un temple. Un peu plus loin, un autre temple, plus récent, qui s’étale tout le long de la colline, en fait c’est un immense « complexe » comme on dit ici.

Et puis nous partons à travers la campagne, le long du Mékong face au Laos, et en milieu d’après-midi, nous nous installons à Chiang Khong avant-dernière étape de notre boucle. Nous étions déjà passés ici, mais sans nous arrêter il y a quelques jours lors de notre arrivée dans le pays. Nous découvrons une ville frontalière comme tant d’autres avec peu de choses à voir. Le plus important est peut-être la piscine de notre guesthouse… 6€ la nuit, on n’allait pas s’en priver! Après avoir subi plus de 40 degrés pendant quatre jours, on doit avouer que ça nous fait un bien fou!Nous passons la soirée dans le petit marché de nuit de la ville avant de dîner dans un excellent petit resto qui fait des pad thaï au top!

Dimanche 30 avril, dernière journée de notre périple dans le Triangle d’Or. Avant de reprendre la route vers Chiang Rai, nous nous autorisons une dernière baignade à notre guesthouse. Et puis nous partons pour les deux dernières heures de route. Le chemin n’a rien de particulier et nous arrivons à l’hôtel où nous avions laissé nos bagages lors de notre départ. Nous repartons rapidement visiter une des curiosités de la région: le White Temple. Un temple entièrement blanc donc, construit par un architecte un peu barré a priori. Nous sommes accueillis par des sculptures de mains comme sorties des enfers, des crânes « hurlants »… A l’intérieur, c’est pas mieux, les fresques sont complètement déjantées avec des personnages comme Hello Kitty, Michael Jackson, Matrix, Pikatchu qui sont dessinés.

Au cœur du Triangle d'Or: les pieds en Thaïlande, à gauche le Myanmar, à droite le Laos

Après la visite, c’est une nouvelle mission qui nous attend… nous partons à la recherche d’un excellent thé gouté chez Noy au Laos. Il parait que c’est le thé national ici. Mais impossible de trouver notre bonheur dans les boutiques indiquée par la responsable de l’hôtel. Après plusieurs arrêts dans la plupart des supermarchés, boutiques, supérettes de la ville, nous tombons enfin sur LA boutique officielle de la marque. L’espoir renait mais est vite éteint, rupture de stock de la fameuse boite métallique rouge! On nous assure qu’on pourra la trouver à Chiang Mai où nous serons le lendemain.
De retour dans le centre-ville, nous partons pour le marché de nuit. A la différence de la semaine dernière, il n’y a pas d’orage qui nous pousse à écourter le moment et nous pouvons en profiter à fond. Après avoir acheté de quoi manger sur différents stands, nous nous installons sur une grande place au milieu de laquelle les locaux dansent pendant toute la soirée…

Le lendemain matin, après avoir rendu le scooter, nous arrivons à la gare routière. On nous a dit la veille qu’il y avait des bus a peu près toutes les heures. Alors effectivement, il y a bien un bus par heure… mais ils sont tous pleins jusqu’en milieu d’après-midi! Pas le choix, nous attendons donc plusieurs heures sous la chaleur avant de pouvoir prendre place dans notre bus… direction Chiang Mai!

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