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Une petite semaine à La Paz

Le 17 janvier 2018

On s’y attendait, on débarque dans la soirée à la gare routière de La Paz. Après 4h de trajet (avec traversée d’un lac) depuis Copacabana, il nous aura fallu plus d’une heure pour arriver au coeur de la ville. Et même s’il fait nuit, on devine l’immensité de la capitale la plus haute au monde, perchée à plus de 3600m d’altitude. Heureusement, nous sommes déjà bien acclimatés à l’altitude et nous ne ressentons aucun effet.
Nous partons à la recherche d’un hostel pas trop cra-cra avec eau chaude et en suivant les conseils de voyageurs, nous trouvons notre bonheur un peu au-dessus de la gare.
Une bonne douche et au lit!

Ce mardi matin, le réveil est difficile pour Matthieu, il ne se sent pas très bien. Et au bout de quelques minutes, il apparait qu’il est clairement malade… le poisson de l’Isla del Sol ne devait pas être si frais que ça! Son état semble s’aggraver chaque minutes, heureusement la trousse à pharmacie qu’on se trimbale depuis des mois est bien fournie… antibiotiques direct et au lit!
De mon côté, je me balade un peu dans le quartier à la recherche de coca et de bananes mais je ne quitte pas trop longtemps le grand malade qui m’inquiète un peu. En fin de journée, il semble un peu mieux mais ne peut toujours rien avaler. On verra au réveil ce que ça donne.

Heureusement mercredi matin, le maladie de la veille est déjà oubliée. Nous décidons de quitter enfin ce quartier pour aller vers un hostel un peu plus central, bien que rien ne soit vraiment central dans cette ville qui est un vrai labyrinthe accrochés aux montagnes. Matthieu est vraiment rétabli puisqu’il a décidé de faire le tour des agences pour se renseigner sur l’ascension du Huayna Potosi, il s’agit d’un des sommet à plus de 6.000m (6.088m très exactement) les plus accessibles au monde, mais ça reste quand même un 6.000m!
A la sortie d’une d’elles, nous retrouvons par hasard Audrey et David-Alexandre (qu’on surnomme rapidement Dax). Ils décident d’aller dans le même hôtel que nous puisque franchement les chambres propres avec eau chaude, ça ne court pas les rues! Nous partons ensuite tous les quatre pour une balade dans les rues de La Paz, jusqu’au quartier

historique. Mais cette ville est surtout un énorme fouillis, grouillant d’activité. Il y a de tout, partout, tout le temps: camions, bus, voitures, vendeurs ambulants… Après cette balade, nous finissons la journée dans un pub près de notre hôtel où il y a plus de touristes que de locaux, on doit bien l’avouer!

Jeudi matin, je me décide, nous partons réserver pour grimper le Huayna Potosi… à l’agence on nous explique que comme nous sommes déjà bien acclimatés à l’altitude, pas besoin de faire l’ascension en 3 jours, 2 suffisent. Nous partons donc demain matin pour la première étape et samedi sera le grand jour, pour le moment la météo s’annonce clémente… nous verrons bien ce que ça donne.
En attendant, nous avons décider d’aller jusqu’à Tiawanacu aujourd’hui. A une petite heure de La Paz, ce site inca est censé avoir inspiré Hergé pour ces dessins de « Tintin et le temple du soleil ». Après avoir cherché un bon moment, le colectivo pour nous y emmener, nous arrivons tous les quatre à l’entrée du site: le prix touriste est 10 fois

celui des locaux, et surtout ça fait plus de 10€ par personne pour voir un énième temple. Nous sommes tous pris d’une sorte de rejet de ce système qui fait payer les touristes et décidons finalement de ne pas entrer. Bon, on va dire que la place centrale du village est assez mignonne… mais franchement ne perdez pas de temps avec ça. Nous trouvons un endroit pour déjeuner avant de repartir vers La Paz. Sur le chemin du retour, le colectivo nous dépose à une station de téléphérique, c’est ce que nous voulions.Et là, on se rend compte de l’immensité de cette ville…

La soirée sera plutôt calme mais autour d’une pizza… on essaie de faire attention à ce qu’on mange, pas envie d’être malades les prochains jours pour l’ascension.

Vendredi matin, c’est le grand jour. Nous faisons à rencontre de Mario qui sera notre guide. Il est plus petit que moi, ça fait vraiment bizarre, il a un certain âge ce qui nous rassure sur son expérience, d’ailleurs ça fait plus de 15 ans qu’il grimpe.
Le trajet jusqu’au camp de base est assez long avec différents arrêts pour le ravitaillement mais aussi quelques photos avec enfin le Huayna Potosi au loin.

Quand on le voit comme ça, on se dit que dans quelques heures on devrait être sur ses parois et ça fait tout drôle d’y penser. A l’arrivée au camp de base à 4.700m, toujours pas de mal d’altitude et ça c’est bon signe. Après le déjeuner, nous préparons nos sacs… avec tout l’équipement, les vêtements, le sac de couchage, au total nous avons environ 20kg sur le dos! Et c’est parti pour deux bonnes heures de marche et 400m de dénivelé… On n’a pas vraiment l’habitude de marcher avec autant de poids à une telle altitude mais nous arrivons dans les temps au refuge à 5.100m. Pendant la marche, nous voyons que nous nous rapprochons de plus en plus du sommet, il semble tout proche…

Une fois installés au refuge, après une petite collation et quelques minutes de repos, c’est déjà l’heure du dîner… 18h, normal. On a un peu l’estomac noué mais nous nous forçons un peu, il nous faut des forces pour les prochaines heures. Les guides nous font un briefing… réveil à 00h30, nous partons à 1h30 du matin, l’ascension doit durer 6h! Pas le temps de réfléchir, au lit tout le monde!

La nuit n’est pas simple, un mal de tête fait son apparition pour Matthieu et moi. Quand le réveil sonne, personne n’a franchement bien dormi. En sortant prendre l’air, ça va déjà mieux, le refuge est tellement isolé que l’oxygène a eu du mal à se renouveler là-dedans pendant la nuit. Nous nous préparons méticuleusement: nos différentes couches de vêtements, les chaussures de montagne, le sac avec assez d’eau et de sucreries pour les prochaines heures.

Avec Mario, notre guide 
L'objectif semble tout proche

Et enfin, le moment est venu de partir. Mario marche en première position, je le suis et Matthieu derrière moi. Comme j’ai tendance à ralentir, là je suis obligée de suivre. Pas facile de grimper avec les chaussures de montagne, surtout dans la première partie sur des rochers et en pleine nuit. On avance à la lueur de nos frontales, on voit au-dessus et en-dessous de nous d’autres points lumineux, autant de marcheurs partis comme nous à l’assaut du Huayna Potosi. Après une petite demie-heure, je m’arrête une seconde pour regarder devant et derrière mois, Matthieu perd l’équilibre en voulant s’arrêter brusquement et là, c’est la chute… plusieurs mètres en dessous! Plus de peur que de mal, il n’a rien de cassé à part… le moral! Le temps de nous remettre de ces émotions et de reprendre notre route, tous les groupes nous ont dépassés. Nous savons que nous avons perdu beaucoup trop de temps pour espérer arriver à l’heure en haut (il faut y être avant 8h puisqu’avec le soleil la glace se ramollit et c’est beaucoup trop dangereux). Le moral n’y est plus vraiment, nous continuons à avancer sans y croire et Matthieu a les jambes de coton depuis sa chute. Arrivés à 5.500m nous décidons d’arrêter… la déception est immense, mais il nous reste encore pas mal de temps à voyager et nous n’avons pas envie de nous faire mal pour rien. Et puis, l’envie n’y est plus!
Mario insiste un peu, nous continuons quelques mètres à progresser sur le glacier mais il accepte notre décision. Retour à la case départ.
 

La descente est tout aussi dangereuse dans la neige et ensuite dans ces rochers. Heureusement, pas de chute cette fois mais un moral en bas des chaussettes. On se dit qu’on reviendra, un jour, ici ou ailleurs… on a envie de retenter l’expérience.De retour au refuge, nous prenons un bon thé chaud et pouvons nous reposer un peu. Dans la matinée, les autres marcheurs sont de retour… sur les 7 que nous étions hier soir, seuls deux sont arrivés jusqu’en haut! On se rassure comme on peut, en se disant qu’on n’est pas les seuls. Et puis c’est le moment de remettre nos sacs sur le dos (toujours 20kg, ça n’a pas bougé dans la nuit), direction le camp de base. De là, nous attendons le van qui doit nous ramener à La Paz. Sur la route, on repense aux dernières heures et même si nous sommes déçus de ne pas être arrivés au bout, nous sommes quand même satisfaits d’avoir tenté.
Arrivés à La Paz, nous retrouvons Audrey et Dax à qui nous avions confié nos affaires. Une douche chaude plus tard, nous partons ensemble réserver la prochaine activité, prévue demain (oui, on ne nous arrête plus): la descente en VTT de « La Route de la Mort ».
D’ici là, nous profitons d’une dernière balade dans les rues de La Paz et apprécions une bière fraiche sur le toît de l’hôtel. Et comme on ne se refuse rien, c’est pizza ce soir (oui, encore, mais il n’y a que ça de bon ici). Mais on ne traine pas trop, demain le réveil sonne à 6h! 

Les petites infos en +:


Colectivo La Paz - Tiawanacu:
Téléphérique:

Huayna Potosi, avec l’agence High Camp Lodge: 800BOB / personne pour les deux jours
Entrée du Parc national: 20BOB / personne

Route de la Mort, avec l’agence Xtreme Down Hill : 420BOB / personne
Entrée à payer en plus: 50BOB / personne

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